La poésie est sexiste, la littérature en tout peut être. Pensez-y. Ce seront des Shakespeare, des Baudelaire, des Moutanabbi qui vous viendront en tête. La femme a toujours été la muse de la poésie, elle a inspiré le gros de ce que l’on se partage à ce jour mais, quand elle a pris la plume et rimé, elle fut presque ignorée. Il aura fallu attendre l’émancipation, la ‘‘désobjectivation’’ partielle de la femme pour qu’elle passe de l’autre côté de la plume dans la psyché commun. Cette objectivation, aujourd’hui plus subtile, est d’ailleurs le sujet de l’un des poèmes phares de la jeune poète que nous vous présentons aujourd’hui : Amal Kassir.
Quand on entend Amal , on est parcouru de frissons, tant grande est la rage qu’elle distille dans ses paroles. Son verbe est puissant, ses vers incendiaires. Militante engagée, elle s’insurge dans ses slams contre l’oppression. Du génocide que subit son peuple par le régime syrien, à la dictature du mainstream qui aliène jusqu’aux valeurs morales, en passant par l’apathie environnante vis-à-vis de l’oppression qui sévit de par le monde. Sous forme de slams, ses vers s’affranchissent même des nécessités de versification d’une poésie classique, car il n’y pas lieu d’asservir l’ire quand elle est trop fougueuse pour seoir dans un quelconque moule.Tout en elle est révolution: son jeune âge qui contraste avec la force de ses positions et de son caractère, le courage presque effronté de son langage (anglais) qui choque un public qui souvent associe hijab à soumission et voix basse. Amal vit à Denver, au Etats Unis, où elle mène l’essentiel de son activité militante. principalement contre le dictateur syrien qui massacre son pays d’origine.
Transcandé, »Le public devient le poème », dit Amal en décrivant l’impact de ses vers, qui »sont une prière de justice à laquelle un athée dit Amen », qui »sont la voix de ceux qui ne peuvent pas parler ».
Sans plus tarder, je vous laisse avec deux de ses chefs d’œuvre…