Nous vous remercions pour votre compréhension


Nous vous remercions pour votre compréhension. Nous ne l’avons pas sollicitée, mais vous allez comprendre quand même. Si cela dépendait de moi, je ne mettrais pas ce message, mais il faut faire semblant. La réussite de tout le système dépend de ce ‘‘Faire semblant’’, de ce kitsch. Après tout, il y’a quelques humains parmi-vous. Au pire, un petit escadron de forces anti-émeutes vous fera comprendre, manu-militari, que ‘‘ NOUS VOUS REMERCIONS POUR VOTRE COMPREHENSION’’. Qu’est-ce que vous pouvez faire ? Voter contre nous ? Vous savez très bien que votre vote ne vaut rien, même s’il vous donne l’illusoire satisfaction d’avoir un semblant d’impact. Combien même votre élu parviendrait au pouvoir, ce dernier l’aliénerait, et votre désolation serait plus grande encore, car vous seriez responsables. Voulez-vous de cette responsabilité, dans cet état des choses ? Ce que vous devez comprendre surtout, c’est que, pour notre pérennité, il faut que vous soyez ‘‘ l’autre méchant’’ jusqu’à preuve du contraire, vis-à-vis de nous, et de tous vos concitoyens. L’Etat actuel, la néo-civilisation,  partout, c’est comme un mauvais cas d’estomac malade dont les intestins se lacèreraient les uns les autres. Divide ut regne, que disaient les romains.



Voyez-vous, que ne puis-je faire, si je peux faire que vous, citoyens à priori lambda, preniez vos matraques, vos mitrailleuses, vos chars, vos avions de chasse, ces armes déduites de vos taxes à tous, et preniez d’assaut d’autres citoyens de la même patrie, par le seul effet d’un uniforme que vous porteriez, pour la simple raison que les autres réclament, dans la majorité des cas, leur droit, ce droit que vous êtes supposés protéger ? Vous pouvez, selon votre inébranlable foi en votre sainteté, protester que vous êtes différent, mais je vous ai faits trop faibles pour résister à la machine. Allumez un peu la tété, vous comprendrez.La légitimité des notions de polices, frontières, armées, budgets militaires colossaux, et plusieurs autres ignominies semblables de la civilisation, provient du sentiment (plutôt illusion) de sécurité que celles-ci sont supposées créer et concrétiser, par rapport à cet autre humain qui habite de l’autre côté de la frontière, dont on vous convainc qu’il est encore plus méchant que vos compatriotes. Je vous accorderais que c’est déjà un début d’endoctrinement, puisque le méchant voisin est un autre leurre, les litiges étant entre gouverneurs et non entre peuples, mais la cupidité et la soif impérialiste humaines ont fait leurs preuves au-delà de tout doute. Il serait ridiculement niais de croire en la possibilité concrète d’une universalité  ‘‘Erasmique’’, ou l’on serait tous  ‘‘[…]citoyen[s] du monde, partout chez [soi], ou plutôt, partout [des] étranger[s] ’’. Vous seriez enclins à penser qu’il faudrait au moins que vos vies soient sauves des mains des vôtres. Mais non, Syrie, Egypte, Lybie, Grèce, Etats Unis… tous vous diront que votre carte d’identité n’est pas assez solide pour garantir votre salut de la main de votre frère. L’homme, sachez-le, est trop facilement malléable, trop aisément prompt à se défaire de son libre arbitre, à déléguer sa pensée pour en donner les rênes à un autre sans aucune once de questionnement. L’inviolabilité des sanctuaires que seraient vos cerveaux n’est qu’une chimère, et le mal, chez l’homme, est à fleur de peau.

Pire encore, vous n’avez pas d’incidence sur l’édition des lois qui vous seront appliquées, mais vous en subissez les déboires, selon une logique floue arbitraire. Que faire si vous ne partagez pas l’idéologie d’une loi, s’expatrier, devenir l’anarchiste, le paria ? N’est-ce pas trop extrême, trop injuste ? Oui, mais vous pouvez aller mener une vie primitive avec les pygmées, en Amazonie, si cela vous est trop insupportable. Moi, toutes mes composantes sont sauves de ces lois, ou presque, car il faut bien maintenir l’illusion de la justice.John Rawls, dans son livre ‘‘ Théorie de la Justice ’’ parlait d’une notion séduisante quoique utopique : Le voile d’ignorance : un état d’esprit fictif dans lequel le législateur serait lors du décret des lois, dans lequel il serait en parfaite ignorance de son identité, de sa position sociale, de son sexe, de sa couleur… Difficile d’imaginer pratiquement cet état, sans le concours d’une éventuelle drogue, un signal électrique injecté quelque part dans le cerveau, va savoir…Même s’il était possible, vous pensez bien que la chafouinerie humaine est à l’épreuve de tout contrôle.

Plus aberrant encore, en plus de n’être pas impliqués dans la fabrique des lois, sachez qu’elles sont plusieurs fois ‘‘précommandées’’. Il existe aujourd’hui un métier, celui de ‘‘lobbyiste ’’. Leur mission, c’est d’influencer la législation de manière à favoriser les business qu’ils représentent, qui les paye, loin de toute éthique et de toute conscience, au vu et au su de tout le monde. Les lois sont donc non seulement décrétées sans votre aval , mais elles sont aussi à la merci du mieux offrant, dans les mains de l’autre ogre : L’Entreprise. En plus de vous réduire à un esclavagisme de droit par un travail de forçat et des salaires de forçat, elle s’arroge les prérogatives nécessaires pour s’emplir les poches au détriment de votre santé, de votre manger, de votre bien-être, jusques à la planète ou vous vivez.

Triste tableau que je dépeins la. Vous vous y retrouvez souvent entre le marteau et l’enclume. Mais telle est notre civilisation aujourd’hui. Loi et justice ne riment plus, au plus grand dam des masses, au plus grand  bonheur d’une poignée de privilégiés. Mais, qui suis-je déjà ? Je suis le système, je suis toi, avec une cravate et un titre de directeur, je suis l’autre avec une carte de membre d’un parti, quelques années plus tard. Suis-je une fatalité ? Peut-être, je sévis trop, de par le monde, alors vraisemblablement oui. Qui m’a fait tel que je suis ? Qui sait, cela importe peu, il est probablement mort, s’il est humain. Pouvez-vous me vaincre ? Peut être, mais il s’agit surtout d’empêcher que je renaisse de mes cendres. Vous est-il nécessaire,déjà, de finir cet article sur une note optimiste ? Pourquoi, du haut de ses quelques années, cet humble scribe devrait-il vous fournir la solution ? il est aisé de pointer le mal du doigt, car même le bébé, même l’animal, sait crier quand on le lèse. On ne lui demande pas pour autant d’y trouver le remède.

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